Visite des grottes de Toirano
- octobre 22, 2016
- by
- Residence Oliveto
Une journée dans la Préhistoire
Revoir les Grottes de Toirano après pas mal d’années fut exaltant. Les responsables de la Grotte ont eu une idée formidable : ils ont invité le personnel des résidences hôtelières membres du consortium « Residence di Liguria » pour une visite spéciale. Existe-t-il une meilleure manière de vous raconter ces merveilles de la nature et de l’histoire ?
J’emploie le mot « visite » mais il vaudrait mieux écrire « vivre ». Oui, parce que cette promenade (d’une durée d’environ une heure) parmi les formations calcaires est une expérience unique à vivre, et le devient encore plus si on est accompagné d’un guide intéressant comme Marco, qui a 40 ans d’expérience et de… passion pour ces « trésors ».
La visite commence après une courte promenade parmi les arbustes du maquis méditerranéen (signalés et illustrés par des panneaux). L’entrée est déjà fraîche par rapport à la température extérieure (16 degrés constants, quelle que soit la saison) et le chemin est glissant, mais nous avions été avertis, et nous étions donc équipés d’un pull et chaussés correctement.
Promenade parmi les stalactites et les stalagmites
Juste après les premiers pas, voici qu’on rencontre les premières formations calcaires sous forme de stalagmites (de bas en haut) et de stalactites (de haut en bas).
Magnifiques, éclairées de manière stratégique, elles semblent venir à notre rencontre avec leur bagage d’histoire.
Temps de formation : 2 mm tous les 10 ans. De la grotte de la « Bàsura » (sorcière en dialecte ligure), à 186 m au-dessus du niveau de la mer, on passe au « salon », où les stalactites et les stalagmites se rejoignent pour former les « colonnes » allant d’un blanc pur au rouge des composants ferreux et au gris du manganèse. Nous traversons le « couloir des empreintes »
où nous pouvons voir des signes de vie humaine et animale. Plus précisément, des empreintes de mains, de genoux, et de pattes d’ours. Nous descendons pour gagner le « petit lac »
et Marco nous explique que dans ces eaux fort limpides, il n’existe qu’une seule forme de vie. Il s’agit d’un tout petit crustacé, de même pas un centimètre, transparent, aveugle, qui appartient au genre Nyphargus ; nous tentons de l’apercevoir… mais en vain, même si c’est possible (si vous y allez, essayez donc !). Nous poursuivons pour arriver au «cimetière des ours»,
un endroit particulièrement intéressant pour les enfants, qui seront plongés dans la vie de ces animaux qui, il y a environ 30 000 ans, passaient leur période de léthargie ici, y mourant parfois – d’où les restes qui ont été trouvés. On continue à descendre et on arrive à l’«antre de Cybèle»,
qui est appelé ainsi parce qu’il est dédié à la déesse de la fécondité. Les formations calcaires, arrondies car formées dans l’eau, ressemblent à des seins, cireux et galbés – un phénomène considéré comme unique au monde.
La Grotte de Sainte-Lucie
Puis nous empruntons le tunnel qui mène à la grotte inférieure de «Sainte-Lucie » – nous sommes à 170 m au-dessus du niveau de la mer.
Nous trouvons ici de particulières formations coralloïdes ressemblant à des fleurs, extrêmement délicates, dues à l’évaporation et la condensation de l’eau, de différentes couleurs, toutes splendides ! À la fin de cette grotte, nous tombons sur la « perle », une colonne de 8 mètres, brillante et majestueuse, recouverte de cristaux d’aragonite et marquée par les « souffrances » des séismes vécus au cours des siècles.
Puis nous avançons à travers des couloirs pavés d’albâtre, d’une brillance presque aveuglante,
qui donnent l’impression de marcher sur l’eau : ils se sont formés grâce à l’ancienne présence de lacs souterrains. En parcourant la salle dite « des chapiteaux », nous nous approchons de la sortie, à travers une partie où on ne voit pas de formations et qui faisait office, pendant la guerre, d’abri antiaérien pour la population de Toirano. Une fois sortis de la grotte, nous sommes comme envahis par la lumière, le vert brillant du maquis, le bleu du ciel qui se fond avec le bleu de la mer.
Le spectacle souterrain nous a éblouis et maintenant, c’est au tour du paysage en surface. Nous remercions Marco : avoir vu les grottes avec quelqu’un qui les porte vraiment dans son cœur fut un vrai cadeau et nous a permis de les apprécier encore mieux. Tout ceci nous a creusé l’appétit… Le bar des grottes est bien approvisionné : sandwiches et bruschette pour tout le monde… Une fois les batteries rechargées, nous visitons le village de Toirano, « Bandiera arancione » (« Drapeau orange », attribué aux villages les plus beaux d’Italie) et son musée de la civilisation paysanne. Une très belle promenade entre les remparts médiévaux et les panoramas de Ligurie. Un après-midi vraiment unique, qui nous a fait découvrir et apprécier encore plus une partie de notre territoire.